Rencontre avec David Bollier pour la sortie de son ouvrage "Le pouvoir subversif des communs" - 26 mai 2023

David Bollier est un activiste et consultant politique américain impliqué dans le mouvement des Communs. Il est cofondateur, avec Silke Helfrich et Michel Bauwens, de Commons Strategies Group. Il était présent le 26 mai à Paris pour présenter la traduction en français de son ouvrage "Le pouvoir subversif des communs".

David Bollier commence son discours avec une question centrale : les communs peuvent-ils nous aider à imaginer des voies nouvelles ?

Pour lui, "les Communs sont invisibles, négligés et incompris". Un commun ce n'est pas une ressource, c'est un système social auto-organisé. Un commun se caractérise par une communauté, une ressource et des normes sociales (qui vont au-delà du partage et de la coopération). "Les communs génèrent de la valeur à travers des relations vivantes dynamiques. Les systèmes vivants sont générateurs de valeurs".

David Bollier aborde ensuite la triade du commun, qui se caractérise ainsi : 

  • L'approvisionnement : fabriquer et utiliser ensemble, prendre soin, partager les risques.
  • La vie sociale : cultiver un objectif et des valeurs partagés, ritualiser la convivialité, contribuer librement, favoriser la réciprocité, renforcer le soi imbriqué.
  • La gouvernance par les pairs : prix partagé, consentement du commoner, travailleur du commun, dans la prise de décision, transparence dans une sphère de confiance, partage généreux des connaissances.

"Le commun entraîne des valeurs et des logiques de fonctionnement différentes de celles de l'économie monétaire : une gouvernance par les pairs, une richesse partagée qui n'est pas à vendre, une justice, une responsabilité, des besoins de base".

La question clé posée par David Bollier : "quelles institutions et infrastructures doivent être créées ?"

Pour lui, voici quelques modèles institutionnels possibles :

  • des plateformes coopératives avec une gouvernance multipartite.
  • une production par les pairs basée sur les communs.
  • une gestion communautaire des actifs.
  • des services de soin fournis en tant que communs (garderies, bibliothèques).
  • des communs / partenariats publics avec la mairie.

En conclusion, David Bollier souhaite que le commun soit décriminalisé et soutenu. “Ensemble, nous créons une politique d'appartenance, une économie de la suffisance, une culture qui démarchandise et partage”